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FRANZ SCHUBERT

(1797-1828)

Messe n°2

 

ANTON DIABELLI

(1781-1858)

Messe pastorale

 

CHŒUR PRÉLUDE

Direction musicale Carlos Fassino

Direction en 2019 Sergio Morales

 

Catherine Lieber soprano,

Elsa Rousselle alto, Serge Cavanna ténor, Christian Lajaunie, basse

Nadia Séguy piano, Valentina Kadhom orgue, Marie-Hélène Jac violoncelle,

Pascal Lécuyer et François Desodt clarinette, Gaëlle Boulanger cor,

  Sabrina Jorry-Brindani flûte, Nina Bourgoin-Langlois percussions.

 

 

 

Soprani : Éléonore Alquier, Inès Bigot, Bernadette Boccard, Anne Boucharlat, Lioudmilla Bourchteine, Michèle Bourgoin, Catherine Chalut-Natal, Christiane Cluzel, Teresa Coutarel, Catherine Dapoigny, Pascale d’Ariès, Michèle Desportes, Annie Gaveau, Hélène Gérardin, Maïthé Mérino, Nathalie Nénez, Danielle Olry, Florence Rabemananjara, Chantal Sobolewski, Marie-Odile Songeux, Danielle Speisser, Annette Vallet.

Alti :Michèle Ardourel, Joy Bonnaud, Dominique Bourrelier, Geneviève Cailloux, Brigitte Chamaille, Cécile Drouet, Mireille Fèvre, Brigitte Filatre, Françoise Gaborit, Laurence Gettliffe, Marie-Noëlle Grivet, Jacqueline Guillaume, Elizabeth Jestaz, Monique Journoud, Edwige Krob, Marie-Christine Marty, Marie-Emmanuelle Morlais, Marie-Noëlle Mourey, Pascale Oddou, Nicole Potdevin, Odile Praly, Monique Raguet, Arielle Richard, Françoise Roger, Marina Schramm,  Iacovina Sclavou, Isabelle Soss, Magdalena Tydrichova, Thérèse Walbrou, Martine Weber, Inga Zanker.

Ténors : Cosmin Aleçu, Véronique Basquin, Catherine Bonge, Gilbert Cimino, Adrien Flateau, Vincent Lagarrigue, Raymond Leibovici, Evelyne Legouge, Bruno Leroux, Françoise Maraschin, Michèle Saucerotte, Danièle Seuillot, Josiane Sibois.

Basses : Vincent Bouton, Christian Cottier, Bertrand Coutant, Patrick Dolynny, Didier Drouet, Michel Feix, Claude-Philippe Fèvre, Serge Lecoq, Jean Morlais, Gérard Potdevin, Jean Richard, Dominique Songeux, André Turri.

FRANZ SCHUBERT

(1797-1828)

 

Franz Schubert naquit le 31 janvier 1797 à Vienne, douzième enfant d’un père instituteur et d’une mère qui avait été un temps cuisinière avant son mariage, ce qui situait la famille dans la petite bourgeoisie peu argentée. Initié dès le plus jeune âge à la musique par son père, il entra à onze ans par concours comme chanteur à la chapelle impériale, et en même temps au collège municipal où l’on instruisait les petits chanteurs à la musique tout en les préparant pour l’Université. Dans l’orchestre du collège, Schubert tenait le premier violon et montait de temps en temps au pupitre du chef.

Lorsqu’il quitta le collège après cinq ans d’études, il avait déjà composé de nombreuses œuvres qui attestent de la précocité de son génie. En 1814, il accepta un poste d’instituteur auxiliaire dans l’école de son père mais se dégagea rapidement de cette contrainte qui pesait sur son travail personnel. Sans protecteur, Schubert chercha à vivre de son art dans une société où la bourgeoisie imposait de plus en plus ses goûts auxquels la musique de Schubert ne correspondait pas vraiment. 

Vendant donc peu sa musique, et à petits prix, Schubert mena une vie de bohême au jour le jour, restant célibataire après un grave échec sentimental, et passant beaucoup de temps dans les auberges et brasseries en compagnie de ses amis. Les « schubertiades » bien connues ne furent pas seulement des réunions musicales et amicales suivies parfois de bamboches, mais furent aussi des réunions culturelles auxquelles participaient des intellectuels comme Mayrhofer, poète dans le sillage de Schiller, ou Grillparzer, premier dramaturge autrichien de l’époque. Schubert fut donc le centre d’un des cénacles intellectuels et artistiques les plus animés et les plus brillants de Vienne. Tous ces amis, dont la fidélité ne se démentit jamais, étaient convaincus du génie de leur cher Franz si bien que leur affection adoucit les échecs du musicien tandis que leur aide lui évita la misère que risquait de lui coûter sa liberté. Durant toute sa vie, alors qu’il multipliait les chefs d’œuvre, Schubert fut en butte aux exigences tatillonnes et aux refus des éditeurs et ne réussit pas non plus à accéder à une fonction qui lui aurait permis une vie matérielle meilleure.

En 1823, Schubert connut les premières atteintes de la syphilis qui fut soignée en apparence mais qui l’affaiblit tant qu’il mourut à trente et un ans, en novembre 1828, d’une typhoïde auquel son organisme épuisé ne put résister.                               

                       

 

LA MESSE N° 2

 Alors qu’il est en plein travail sur le dernier mouvement de sa deuxième symphonie, Schubert compose très rapidement, du 2 au 7 mars 1815, cette deuxième messe en sol majeur, sans doute pour honorer une commande paroissiale. Cette messe dont le charme réside dans l’écriture essentiellement vocale, la fraîcheur et la simplicité peut être qualifiée de « missa brevis ». Écrite à l’origine pour un petit ensemble de cordes, un orgue et trois solistes, cette œuvre respecte ainsi la réglementation de Joseph II qui imposait aux messes de semaine une certaine austérité instrumentale. Ainsi, la messe n° 2 peut aussi être qualifiée de « messe pour tous les jours ».  Par la suite Ferdinand Schubert étoffera l’orchestration de son frère en ajoutant des vents.

 Le Kyrie, le Gloria et le Credo sont confiés au chœur pour l’essentiel, les solistes n’intervenant que fort peu dans ces trois premiers mouvements. Le Sanctus, chanté seulement par le chœur, débute par un fortissimo, suivi d’un Hosanna exalté de style fugué. Le Benedictus marque une pause lumineuse au sein du Sanctus et comporte, après une phrase instrumentale bien mozartienne un large développement canonique entre les solistes. Le retour ensuite à l’allegro fugué de l’Hosanna du Sanctus pour conclure fait du Benedictus l’épisode central et capital de cette partie. Enfin, l’Agnus Dei prolonge dans une paisible douceur le climat du Benedictus et donne le premier rôle aux solistes, le chœur n’intervenant, presque mezzo voce, que pour les Miserere ponctuant la triple imploration des solistes. 

L’impression donnée par cette messe est celle d’un climat très paisible d’où se dégage une grande intimité. Son charme essentiel réside dans l’acceptation tranquille du droit à exprimer de tels sentiments dans leur nudité première, dans le refus de tout enjolivement, de toute fioriture ou de toute virtuosité.

En 1846 l’œuvre a été éditée à Prague…sous le nom de Robert Führer, alors directeur musical de la Cathédrale Saint-Guy de Prague. Ferdinand Schubert confondit le plagiaire, lequel finit en prison pour escroquerie.                                                          

                                                                                                 D’après « Schubert » de Brigitte Massin

 

 

ANTON DIABELLI

(1781-1858)

 

Né le 6 septembre 1781, à Mattsee, près de Salzbourg, Anton Diabelli a étudié la musique avec son père avant de devenir choriste au monastère de Michaëlbeuern puis à la Chapelle de la cathédrale de Salzbourg où il devint l’élève de l’organiste  et compositeur Michael Haydn, frère de Joseph Haydn. Très jeune il écrit des compositions remarquables, notamment plusieurs messes. 

Aspirant à la prêtrise, il entre au collège cistercien de Raitenhaslach, en Bavière. Diabelli quitte cependant l'institution en 1803, lors de la sécularisation des couvents bavarois, et s’établit à Vienne où il enseigne et continue à composer.

 

En 1818, il fonde avec Peter Cappi une maison d'édition, dont il assumera seul la direction à partir de 1824. En 1819, il invite de nombreux compositeurs à écrire chacun une variation sur l'une de ses propres valses, afin de constituer, au profit de l'Association patriotique des artistes (Vaterländischer Künstlerverein), une anthologie qu'il publiera. Une cinquantaine de musiciens répondent à l'appel, parmi lesquels Karl CzernyJohann Nepomuk Hummel, Frédéric Kalkbrenner, Conradin Kreutzer, Franz LisztIgnaz MoschelesFranz Schubert et Beethoven, dont le monumental recueil de trente-trois variations, achevé en 1823, est publié séparément comme première partie de l'anthologie, la seconde étant constituée par les variations des autres compositeurs (1824). On doit donc indirectement à un thème de valse de Diabelli, peu original au demeurant, l'un des sommets de la musique pianistique, les Variations sur une valse de Diabelli op. 120 de Beethoven.

 

Respecté pour son instinct d'éditeur, Diabelli publie plusieurs autres pièces de Beethoven et devient, à titre posthume, le principal éditeur de Schubert dont il publiera en 1852 (soit 24 ans après sa mort) le premier catalogue thématique des œuvres après les avoir rachetées lors de la succession à son frère Ferdinand Schubert. 

 

Plus connu pour ses pièces pour piano, sonates et sonatines incontournables lors de la phase d’apprentissage, Diabelli a aussi composé des opérettes, des singspiels, de la musique sacrée, et de nombreuses pièces pour flûte et surtout pour guitare. Ces compositions l’ont rattaché à ce qu'on appelle la culture Biedermeier qui s’étend de 1815 à 1848 dans les États de la Confédération germanique et dans l'Empire d'Autriche et se caractérise par une certaine défiance à l'encontre de l'action politique entraînant un repli des artistes vers la sphère privée, la famille et le foyer au sein duquel la musique de salon avait une grande importance.

 

Anton Diabelli meurt le 7 avril 1858, à Vienne.

 

 

 

 

LA MESSE PASTORALE

 

Ecrite en novembre 1830 - Diabelli est alors un compositeur reconnu -la messe pastorale, comme les autres œuvres religieuses de Diabelli, connait un grand succès du fait de sa tonalité traditionnelle et de sa simplicité rayonnante. Elle exprime à la fois un grand respect à l’égard du sens liturgique des textes (Diabelli, ne l’oublions pas, aspirait à la prêtrise dans sa jeunesse et fut formé dans un collège cistercien) et une grande maitrise technique. 

Imprégnée d’influences populaires et presque folkloriques particulièrement perceptibles dans le Kyrie, qui nous entraine gaiement dans l’atmosphère d’une fête de village, ou le Hosanna in excelsis, la messe pastorale n’est cependant pas dénuée d’une grande profondeur et d’une grande intériorité, sensibles particulièrement dans l’Agnus dei, empreint de gravité et d’une facture très classique. Le savoir-faire musical de Diabelli est particulièrement manifeste dans l’éclatante fugue du Credo, « cum sancto spiritu », reprise dans le « dona nobis pacem » final.

E.J.

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